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23 février 2019 6 23 /02 /février /2019 17:53
La manufacture de livres-Octobre 2018

La manufacture de livres-Octobre 2018

 

« Il n'y a pas ici de monstres. Il n'y a que des femmes et des hommes, de ceux qui pensent, à chaque fois, avoir fait de leur mieux. »

 

Dimitri Rouchon-Borie, ancien chroniqueur judiciaire nous livre ici une parcelle de la justice ordinaire. Celle qui œuvre quotidiennement dans le secret des salles d'audience, celle qui côtoie la veuve et l'orphelin, le riche et le pauvre, le bon, la brute et le truand.

 

La première partie nous embarque au tribunal correctionnel où sont jugés les petits délits. On assiste alors à une succession de situations tantôt drôles, tantôt tendres et étonnantes. L'auteur manie allègrement les mots et offre des dialogues imprévisibles, entraînant ainsi le lecteur au cœur du prétoire où le grotesque n'est jamais caricatural, où se jouent des pièces de théâtre à géométrie variable, en un acte ou plus...

Et on y croit.

On croit en ces personnages décalés, en la folie ordinaire. On sourit devant la répartie des juges qui, grâce leur assiduité sur l'estrade et leur grande expérience de la nature humaine, ont acquis ce pouvoir sur l'humour et ce recul suffisant pour ne pas sombrer dans le pathologique. Nul doute qu'ils maîtrisent leurs sujets.

 

C'est alors que se présente la seconde partie, consacrée aux Assises. Exit les petits délits …

Dans un premier temps, l'auteur parvient à nous faire sourire. Il est doué car la suite est bien moins réjouissante.

On fait connaissance avec les prévenus, Monsieur Carré et sa masse de muscles, Monsieur Rond et son crâne rasé, pour ne citer qu'eux.

On ne peut s'empêcher de faire référence aux albums « Monsieur Madame » et on prend plaisir à s’introduire dans l'intimité du procès en devenant observateur de tout ce petit monde. Oui mais voilà, au fil de l'audience, notre sourire s'estompe, on découvre une histoire funeste. Les faits sont tellement sinistres qu'ils semblent irréels.

 

« Il y a un silence dans la salle. De ces silences qui n'appartiennent qu'aux cours d'assises. On ne sait pas bien s'ils soulagent. Ils pèsent trop. On ne sait pas bien s'ils sont une fin. Ou s'ils sont un seuil. »

 

Un excellent moment de lecture. 

 

 

 

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