Quatrième de couverture:
Sur fond d'émeutes de plus en plus incontrôlables dans les banlieues, le Bloc Patriotique, un parti d'extrême droite, s'apprête à entrer au gouvernement.
La nuit où tout se négocie, deux hommes, Antoine et Stanko, se souviennent.
Antoine est le mari d'Agnès Dorgelles, la présidente du Bloc. Stanko est le chef du service d'ordre du parti. Le premier attend dans le salon d'un appartement luxueux, le second dans la chambre d'un hôtel minable.
Pendant un quart de siècle, ils ont été comme des frères. Pendant un quart de siècle, ils ont participé à toutes les manips qui ont amené le Bloc Patriotique aux portes du pouvoir. Pendant un quart de siècle, ils n'ont reculé devant rien. Ensemble,ils ont connu la violence, traversé des tragédies, vécus dans le secret et la haine. Le pire, c'est qu'ils ont aimé cela et qu'ils ne regrettent rien. Ils sont maudits et ils le savent.
Au matin, l'un des deux devra mourir, au nom de l'intérêt supérieur du Bloc.
Mais qu'importe: à leur manière, ils auront écrit l'Histoire.
Tout commence entre chien et loup ,tout se termine à l'aube. Voilà donc "l'espace temporel" de ce roman, limites de temps dignes de "La petite chèvre de monsieur Seguin"...
C'est l'histoire, à la première personne du singulier, de Stanko, ancien skinhead devenu chef du service d'ordre du bloc. Incapable de vivre sans une bonne tranche de haine et incapable de s'aimer lui-même.
C'est l'histoire de Maynard , à la deuxième personne du singulier, entré au parti " à cause d'un sexe de femme". Incapable de vivre sans le sexe de cette femme, sans les bastons et le sang sur ses mains.
En une nuit, "Je" et "Tu" racontent leur jeunesse, se remémorent leur vie,leur rencontre au sein du parti, leur amitié ambigüe, leurs "valeurs" pourries, leurs descentes et ratonnades exécutées ensemble ou pas...
Difficile voire impossible de rester de marbre face à ce livre. Il sonne vrai, trop vrai pour nous laisser insensible.
Inutile d'avoir la carte d'un quelconque parti ou de militer pour entrer dans ce monde bâti sur un agglomérat de violence, de haine et comprendre qu'il doit immédiatement être banni .
L'emploi des deux premières personnes du singulier provoque rapidement un malaise, une intimité dérangeante avec les personnages. Il plonge le narrateur et donc le lecteur au coeur du débat, au coeur de "leur" histoire et de notre Histoire, celle avec un grand H .
Malgré les parcours qui "pourraient" expliquer les choix de vie et la descente aux enfers de "Je" et "Tu" , mon "je" ne semble éprouver aucune empathie et encore moins de compassion pour les personnages .
Je sais vers où je tends et vers où je ne tends pas.
Jérôme Leroy nous propose un livre troublant, gênant, au même titre que de nombreux ouvrages de Thierry Jonquet.
On exécute sans le savoir un saut à l'élastique dans un gouffre dont les bords se rapprochent à chaque rebond.
A lire et à ranger dans le Très Noir.
Une interview de Jérôme Leroy à ne pas manquer ICI.
Un article sur RUE 89 concernant "Le bloc".
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